Hello Canada !
Si Christelle voit le jour en France dans une famille d’artistes dont elle hérite un talent certain pour le dessin et la peinture, c’est au Canada, où elle part habiter à l’âge de dix ans, qu’elle découvre le tatouage. D’abord collectionneuse d’encre sur sa peau, c’est grâce aux encouragements de sa tatoueuse favorite qu’elle se lance dans l’aventure et décide de devenir artiste tatoueuse à son tour. Devenue spécialiste du noir et gris et des portraits expressifs, la belle de Québec, sensible, perfectionniste et férue de pop-culture, vit sa meilleure vie d’artiste depuis déjà plus de 6 ans.
Texte : Miss Marvel – Photos : @cocohausphoto par Andrea Hausmann
Si certain(e)s doivent faire face au scepticisme familial avant de pouvoir embrasser une carrière de tatoueur propulsée par leurs seuls talents de dessinateur, ce n’est pas le cas de Christelle : « La famille Souverbie en France est composée d’incroyables peintres, sculpteurs et musiciens de métier, donc la vie d’artiste a toujours été un modèle normal pour moi. » C’est donc tout naturellement qu’elle suit des études d’Art et de dessin, sans pour autant avoir une vocation précise en tête.
C’est sa sœur qui, voyant Christelle un peu perdue dans ses choix de carrière, lui suggère le tatouage : « Je pensais à l’époque que je ne pourrais pas faire ce métier, même si j’en rêvais depuis mes 14 ans où j’ai commencé à travailler sur un projet de tribal à me faire piquer dès que je serais majeure. La technique avait l’air si difficile à maîtriser ! J’ai donc décidé d’étudier le maquillage artistique pour devenir maquilleuse photo. » Un choix qu’elle poursuit pendant quelques années avant de réaliser qu’elle ne vit pas son rêve. Pendant ce temps, l’idée de devenir tatoueuse a fait son chemin dans l’esprit de la jolie Christelle : « Je savais que ce serait difficile de débuter dans le milieu donc j’ai vraiment pris le temps de me constituer un portfolio de qualité et j’ai attendu le bon moment pour me lancer. »
Collectionneuse d’encre sur sa peau
Son premier tattoo, un papillon tribal piqué « à la Clinique du Tatouage parce que le nom du shop sonnait propre », n’est pas forcément représentatif de la qualité artistique des grandes pièces que la jolie demoiselle de Québec arbore à présent sur con corps. De grandes fresques néo-trad en couleurs, du réalisme en noir et gris, des fleurs et des portraits… Christelle a affirmé ses choix et ses goûts au fil des ans et confie sa peau aux artistes dont elle aime le style : « Le haut de mon corps est une grosse collaboration entre 3 femmes de Montréal très talentueuses que j’ai choisi grâce à leurs portfolios incroyables: Eilo (@eilotattoo), Véronique Imbo (@veroniqueimbo) et Solemn Tattoo (@solemn.tattoo). Le reste est une collection de coups de cœur réalisés par des artistes d’autres contrées. Il me reste une jambe de libre sur laquelle j’aimerais collectionner des portraits au fil de futurs voyages et quelques bouts de peau disponibles pour de prochaines envies ! » C’est même Eilo qui encouragea Christelle à se lancer dans l’aventure et devenir tatoueuse, en lui disant qu’il fallait plus de femmes dans le métier.
Son style s’affirme avec le temps
Christelle fera ses premiers essais au dermographe sur une orange, puis sur des peaux de cochons avant de faire son premier tattoo sur une amie qui s’était portée volontaire ! Une expérience qui reste gravée dans sa mémoire comme une révélation : « Le résultat n’était pas trop mal mais j’étais très nerveuse. Par contre j’ai compris très vite que c’était le bon métier pour moi ! » Christelle travaillera 3 ans dans un street shop, faisant un peu de tous les styles de tattoo pour se faire la main, puis s’essayant au néo-trad en couleur. « J’attendais patiemment de mieux maîtriser les ombrages pour me lancer dans le réalisme. Ça m’a pris quelques années et quelques séminaires avec Nikko Hurtado avant d’avoir le courage de commencer le portrait, et j’ai ensuite rapidement décidé de me concentrer sur le black and grey pour m’améliorer! Aujourd’hui je ne fais plus aucune couleur et j’ai définitivement trouvé le style que je préfère. »
Le confinement comme une pause salutaire
Au Québec comme en France, les confinements se sont succédé, obligeant les artistes tatoueurs à stopper leur activité et à rester chez eux. Christelle a pris les choses avec philosophie et décidé d’en profiter pour mener à bien tous les projets qu’elle reportait faute de temps pour les réaliser. Elle se met à la couture, fait beaucoup de peinture à l’huile, réalise des t-shirts, des prints et lance même une boutique en ligne ! « C’est aussi grâce au premier confinement que le projet de studio privé Lune Noire Tatouage a vu le jour avec mes 2 collègues et associées ! En retournant travailler à l’issue du confinement, l’environnement et le cadre de travail du shop dans lequel nous étions ne nous convenaient plus. Il nous fallait du calme et de l’autonomie et nous avons décidé de créer notre bulle, un studio 100% féminin à notre image. Cela a fait un an cet été et, dans un sens, la pandémie nous a permis de changer nos vies et de nous lancer dans cette belle aventure. »
Des envies de voyages et de conventions
À court terme, la première chose que Christelle a sur sa « liste des choses à faire après la libération » sera un voyage vers la France pour voir sa famille et faire une petite tournée des villes pour tatouer, en commençant par Paris et Nantes ! « Sinon, ma liste est assez longue! J’aimerais faire un tour du monde en sac à dos avec mes machines et tatouer dans différents pays! J’ai plein d’envies de voyages et de conventions.. Je rêve d’aller tatouer à (feu) la convention de Londres et au Mondial de Paris, mais aussi en Asie et partout en Europe. Et pour être honnête, paraître dans Tatouage Magazine a toujours fait partie de ma bucket list ! »
Pour suivre les aventures franco-canadiennes de Christelle, c’est par ici :
IG: @christellesouverbietattoo
FB: Christelle Souverbie Art
Site: www.christellesouverbie.com
Studio Privé Lune Noire tatouage
769 Philippe-Dorval, Quebec.